Ionesco (1909-1994) est un dramaturge français d'origine roumaine du XXème siècle. Il présente des oeuvres basées sur le non-sens, dénonçant souvent l'absurdité du monde. A l'origine du "nouveau théâtre", il est souvent considéré comme le père, en France, du théâtre de l'absurde. c'est en étudiant l'anglais avec la méthode Assimil que l'idée lui vient de La Cantatrice chauve qui est sa première pièce de théâtre. Pièce réjouissante bien que déroutante, satire de l'insignifiance et du superficiel des rapports humains et critique des clichés du langage et du comportement automatique des gens. L'absurde y est omniprésent. Elle est crée en 1957 au Théâtre de la Huchette à Paris où elle est donnée tous les jours et a dépassé les 17000 représentations dans ce lieu avec la mise en scène initiale. Au delà d'une pièce hilarante, Ionesco nous fait réfléchir sur la communication. Grâce au comique de la pièce, nous pouvons presque oublier qu'il traite un thème aussi sérieux. Il est neuf heures du soir, dans un intérieur bourgeois, le salon de M. et Mme Smith. La pendule sonne les « dix-sept coups anglais ». Ils bavardent. M. Smith parcourt son journal. Le couple se répand en propos futiles, saugrenus voire incohérents. Les Smith reçoivent les Martin qui, après une longue conversation, se rendent compte qu'ils sont, en fait, mariés. Un peu plus tard, le capitaine des pompiers leur rend visite ; il se plaint de la rareté des incendies et se met à raconter des anecdote. Des personnages élémentaires qui rivalisent de raisonnements et dont les paroles dénoncent la banalité du quotidien. Ils parlent pour ne rien dire, de manière tout à fait illogique parce qu'ils n'ont rien à dire, à communiquer, parce qu'ils sont dépourvus de vie intérieure. Puis les mécanismes linguistiques se faussent, se défigurent au point de devenir une suite de mots puis d'onomatopées. Le rire est omniprésent dans une absence de logique qui pourrait évoquer une forme de liberté. Le titre, hormis une réplique hors de propos, n'a aucun rapport avec la pièce. Il vient du lapsus d'un comédien pendant une répétition, que Ionesco a trouvé absurde, donc justifié !